Dans la lignée de la suédoise Greta Thunberg et de la néozélandaise Chlöe Swarbrick à l’origine de l’expression « OK, Boomer », les jeunes de la génération Z font valoir leur engagement écologique y compris dans la sphère professionnelle. De plus en plus préoccupés par l’urgence climatique, ils attendent que les entreprises se montrent à la hauteur des enjeux environnementaux. C’est ce que révèle la 3e édition du baromètre « Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi » réalisée en décembre 2019 par Boston Consulting Group (BCG), la Conférence des grandes écoles (CGE) et Ipsos auprès de 4 112 étudiants et 2 083 jeunes diplômés.
Des attentes fortes vis-à-vis des entreprises
Selon cette étude, près de 3/4 des étudiants et jeunes djplômés estiment que la RSE d’une entreprise est un critère important dans le choix de leur poste ; 30% le jugent même essentiel. Ils refuseraient même un poste dans une entreprise qui n’amorce pas la transition écologique. « Les jeunes talents issus des grandes écoles ne seront pas engagés par une entreprise, ils s’engageront pour une entreprise », déclare Anne-Lucie Wack, présidente de la CGE.
Suspectées de greenwashing, les entreprises doivent plus que jamais montrer à la nouvelle génération qu’elles agissent par conviction et non par opportunisme. Le Manifeste étudiant pour un réveil écologique a recueilli depuis fin 2018 plus de 32 000 signatures d’étudiants de grandes écoles qui « ne veulent pas travailler au service de projets déconnectés de l’urgence écologique ». Sur son site internet lancé en novembre dernier, le collectif offre des outils pour aider les étudiants à choisir leur futur employeur selon la sincérité de sa démarche environnementale et inciter les entreprises à agir.
Une volonté d’engagement dans le monde professionnel
En quête de sens au travail et tournée vers l’utilité sociale, 90% des jeunes interrogés par l’étude du BCG se déclarent prêts à s’impliquer dans le plan d’actions sociales et environnementales mis en place par leur employeur. Ils attendent néanmoins plus d’opportunités de s’engager et de formations sur les sujets RSE.
La « génération climat » accepterait même de gagner moins pour travailler dans une entreprise écolo. Selon un sondage interne réalisé en février 2019 par Corentin Bisot, l’un des étudiants à l’initiative du collectif, « les étudiants de Polytechnique sont prêts à accepter une baisse de salaire significative pour intégrer une entreprise qui place la transition écologique au cœur de sa stratégie ». Sur 211 répondants volontaires, plus de la moitié accepteraient d’être payés jusqu’à 20% de moins. Les jeunes, moteurs d’un monde meilleur ?
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