Dans un appartement haussmannien aux grands volumes et aux touches Art déco donnant sur le parc Monceau, l’architecte et designer Pierre Lacroix a créé pour une famille un décor riche et épuré dans un style intemporel.
Dans cet appartement de 230 mètres carrés attenant au parc Monceau, le temps avait fait son œuvre depuis une petite centaine d’années. L’architecte et designer Pierre Lacroix s’est vu confier la mission de rénover cette « très belle coque riche d’une histoire intérieure » pour un couple et ses deux enfants. Il s’agissait d’un intérieur « haussmannien, tout ce qu’il y a de plus classique » avec de grands volumes (3,80 mètres de hauteur sous plafond) et un salon Art déco réalisé dans les années 1930 par un homme politique qui y avait établi son bureau.
« Nous avons défini le projet en partant de l’existant. Les caractéristiques historiques de cet appartement nous ont beaucoup guidés dans le choix des lignes », Pierre Lacroix.
Des échos à l’histoire du lieu
Pierre Lacroix s’est attaché à « valoriser tous les éléments historiques » déjà présents dans cet appartement, qui n’avait pas été rénové depuis soixante ans. Témoins d’un riche passé, les doubles portes en loupe de noyer du salon, le trumeau de la salle à manger, les cheminées, miroirs, boiseries et fresques ont été restaurés afin de leur redonner leur lustre d’antan. Pour sublimer cet écrin, l’architecte a privilégié des matériaux naturels : des pierres, des essences de bois et un peu de marbre. Teintes et patines se répondent subtilement. Ainsi, le chêne teinté de la cuisine rappelle le trumeau dans la salle à manger, quand le bouleau teinté, qui revêt les meubles dessinés dans l’enfilade du salon et la tête de lit de la chambre master, fait écho aux portes en loupe de noyer du salon.
Des lignes intemporelles
Pierre Lacroix a retravaillé le plan de cet appartement pour le rendre lisible. Il a notamment recréé une enfilade et une perspective sur le parc avec un bureau en bois, un salon télé, le salon et la chambre master, créant des percées pour apporter de la lumière et déplaçant des portes. Alors que la chambre et la salle de bains étaient à l’opposé l’une de l’autre dans l’ancienne configuration, l’architecte a recréé un espace master en déplaçant la chambre à laquelle il a annexé une salle de bain, derrière des portes de part et d’autre du lit.
De grands volumes plus chaleureux
À chacune des pièces de cet appartement, toutes dotées de beaux volumes, Pierre Lacroix a redonné une échelle plus petite pour rendre les espaces confortables. Son travail sur le mobilier, qu’il a en partie dessiné, et sur l’éclairage, dont les imposantes suspensions (1,80 mètres de diamètre) provenant d’un vieux cinéma des années 1930, qui prennent place dans le salon et la salle à manger, y a largement contribué. « Ces suspensions aux dimensions assez rares, que j’avais repérées depuis longtemps, habillent le haut de ces deux pièces et apportent beaucoup de chaleur à l’appartement. » À une palette essentiellement composée de blancs et de beiges, il a ajouté des touches de couleurs chaudes – rouge, orange et ocre – afin d’accentuer cette atmosphère chaleureuse.